lundi 24 mars 2008

Tofino et la forêt primaire

Cette fin de semaine, je suis allé à Tofino sur l'île de Vancouver. Cet endroit est un petit paradis terrestre, les surfer y trouvent les conditions idéales, les touristes viennent essayer de capturer le plus gros mammifère du monde dans leurs petits appareils, et admirer les vestiges de la forêt primaire, dont quelques arbres ont plus de 2000 ans. Cette région est dominée par la nature : les montagnes enneigées plongent dans le Pacifique, les otaries servent d'amuse-bouches aux visiteurs lorsque les baleines ont décidées de ne pas se montrer au large, les ours noirs cohabitent avec les loups et les cougars, et l'aigle royal observe le spectacle très haut dans le ciel.

J'y ai rejoint un groupe d'étudiants qui militent pour la protection de la forêt primaire, 90% de ce qui existait a déjà été exploité par l'homme et les 10% restants risquent d'y passer très vite si rien n'ai fait. Seulement quelques infimes parcelles sont protégées, l'exploitation de ce patrimoine rapporte beaucoup à ceux qui l'exploitent, mais les retombées sont très minces pour le pays, par rapport à la perte que cela occasionne : un très petit nombre de personnes sont employées, car les industriels sont des américains qui viennent avec leur personnel et repartent avec le bois très précieux.

C'est un peu comme si nous décidions de vendre les grottes de Lascaux, le château de Versailles, ou encore n'importe quel de nos monuments historiques, protégés et même rénovés, qui font de notre pays une des premières destinations touristiques au monde.

Alors que le monde est en alerte face à l'exploitation de la forêt amazonienne, le désastre a lieu ici au Canada, sans que le gouvernement n'y fasse rien.

Je vous laisse profiter des photos.

mercredi 19 mars 2008

L'apprentissage coopératif

Après avoir observé en classe de maternelle quelques éléments de l'apprentissage coopératif (cf. article Bilan de la deuxième semaine), voici les éléments théoriques que Sylvaine nous a présenté hier.

Les 5 éléments de l'apprentissage coopératif :
  1. Le regroupement des élèves : Il est planifié par l'enseignant afin que chaque groupe de 4 élèves soit formé idéalement de la manière suivante : un élève de bon niveau, deux élèves de niveau moyen et un élève qui a plus de difficultés. Le regroupement des élèves peut également se faire par proximité (plus rapide), par hasard (tirage au sort, cartes, etc.) ce qui permet les développement des habiletés sociales (apprendre à travailler avec n'importe quel autre élève) ou par champ d'intérêt.

  2. L'interdépendance positive et la responsabilisation individuelle : L'interdépendance positive est présente lorsque tous les élèves du groupe travaillent ensemble pour atteindre un but commun, échangent, s'entraident, participent activement à l'exécution de la tâche (qui ne peut pas être réalisée individuellement). La responsabilisation individuelle est présente lorsque chaque élève a conscience que son propre effort va contribuer au fait que l'équipe atteindre ou non ses objectifs (importance de l'attribution de rôles à chaque élève: ex. responsable du matériel, du chronomètre, du silence, secrétaire, porte-parole, animateur, etc.).

  3. Les habiletés cognitives et coopératives : L'apprentissage des habiletés de coopération permettent d'améliorer les relations interpersonnelles entre les élèves. Elles sont de trois types : la gestion du travail en équipe (ex. se déplacer sans bruit), la qualité des apprentissages (ex. pratiquer l'écoute active) et la communication (ex. exprimer son désaccord avec respect).
  4. L'objectivation : retour sur les apprentissages pour mieux les identifier et les fixer.
  5. Le rôle de l'enseignant(e) : apprendre à déléguer, lâcher prise sur la classe tout en contrôlant ce qui s'y passe, faire confiance aux élèves c'est aussi changer son rôle dans la classe. L'enseignant(e) n'est plus la seule personne a détenir le savoir, les élèves apprennent aussi en communiquant avec les autres, et deviennent plus autonomes dans leurs apprentissages.
Il est donc important de préciser les différences entre le travail d'équipe et le travail coopératif :

Travail d'équipe Travail coopératif
*Regroupement des élèves Spontané Hétérogène et planifié
*Rôles des élèves Aucun rôle n'est planifié Des rôles individuels et
complémentaires sont planifiés
*Interdépendance Non structurée Structurée
*Habiletés cognitives Spontanées et laissées Enseignées et travaillées
et sociales au hasard du groupe = apprentissages

lundi 17 mars 2008

Le renforcement positif

Pendant mon observation et ma pratique avec l'enseignante de maternelle et lors des visites effectuées dans d'autres classes de l'école, un élément commun ressort distinctement : le renforcement positif est une pratique courante pour tous les enseignants et même au niveau de l'école.

Avant d'aller plus loin, voici un petit rappel sur le renforcement positif :

Ce dispositif fait partie de la théorie du conditionnement opérant développé par Skinner, concept du mouvement behavioriste qui se distingue du conditionnement classique de Pavlov.
  • Pavlov observe la réaction de l'organisme à un stimulus (le chien se met à saliver à chaque fois qu'il entend la clochette),
  • Skinner observe l'apprentissage qui résulte d'une action en fonction de la conséquence de cette action (le rat apprend à se servir du levier lorsqu'il a faim car il a compris par hasard qu'à chaque fois qu'il actionnait ce levier il obtenait de la nourriture).
Selon Skinner, la conséquence liée à un comportement est appelée :
  • Renforcement si elle vise la répétition de ce comportement
  • Punition si elle vise la cessation de ce comportement
Les deux types de conséquences peuvent être qualifiées de :
  • positives lorsqu'elles consistent à ajouter un stimulus
  • ou négatives lorsqu'elles consistent à retirer un stimulus
Exemples :
  • de renforcement positif : récompenser, féliciter
  • de renforcement négatif : supprimer une punition
  • de punition positive : donner des lignes à copier
  • de punition négative : priver un élève de récréation
Dans chaque classe, le renforcement positif se concrétise tout d'abord par un souci permanent de voir le côté positif de chaque chose. Au lieu de se focaliser sur l'élève qui n'arrête pas de bouger, l'enseignant félicite tous les élèves qui se tiennent bien assis en position d'écoute (assis par terre en tailleur, les mains sur les genoux), par exemple. Et c'est ainsi pour chaque étape de la journée (rangement, retour au silence, travail coopératif, etc.).

Cette pratique fait partie intégrante de la culture locale, elle est même institutionnalisée au niveau de l'école :
Anne Hébert est une école francophone, l'objectif premier de l'équipe pédagogique en matière d'apprentissages est que les élèves parlent en français le plus souvent possible, idéalement entre eux et de manière spontanée. Un dispositif de renforcement positif est organisé au niveau de l'école pour favoriser ce type de comportement. Tout adulte travaillant à l'école a la possibilité de délivrer un billet pour récompenser un élève ayant parlé en français spontanément. A la fin de chaque semaine, les élèves ayant reçu un billet peuvent l'échanger au magasin de l'école contre un objet qui leur fait plaisir. Puis lors de la semaine de la francophonie, plusieurs tirages au sort ont lieu, parmi tous les billets délivrés, et les heureux élus ont de nouveau droit à des cadeaux (livres, matériel de sport et même un ipod!).

Lors de cette semaine de la francophonie, un concours oratoire est organisé au niveau de l'école : les élèves disent un texte, une poésie, une chanson, ou présentent un petit exposé devant un jury et les meilleurs de chaque classe sont sélectionnés pour participer à une nouvelle sélection permettant de désigner les meilleures prestations de l'école, par rapport à des critères bien établis. Une petite cérémonie est organisée dans le gymnase pour récompenser les gagnants du concours, auquel participent toutes les classes de la 4ème jusqu'à la 7ème année (soit du CE2 à la 5ème pour nous).

lundi 10 mars 2008

Bilan de la deuxième semaine

L'approche participative en classe de maternelle.

Principes :

  • l'élève doit être acteur dans le processus d'apprentissage (il manipule des objets, parle, chante, donne son avis, etc.).

  • l'enseignant doit proposer des dispositifs et des activités variés pour maintenir l'attention des élèves, il est à l'écoute de ses élèves individuellement et cherche des solutions adaptées à l'élève.

Objectifs :

  • entretenir la curiosité naturelle de l'élève

  • développer sa créativité

  • enseigner en priorité les compétences propres au statut d'élève

  • développer des compétences transversales (motricité fine, les règles de vie de classe, le travail en autonomie)

Limites

  • les compétences académiques sont moins avancées, c'est pensé comme un investissement: l'enfant devenu élève sera plus efficace, plus responsable et plus créatif et plus autonome dans son travail.

Ce que j'apprends

- grâce à ces deux semaines de travail en lien avec l'enseignante, je n'ai pas la pression d'avoir à gérer la classe toute la journée tout seul et j'apprends à connaître les enfants, à leur parler, à gérer leur attention, à négocier avec eux.

Ce qui me surprends

  • pour la pause de midi, les élèves ont 30 min de récréation et 20 min pour prendre le lunch qu'ils ont apporté, il n'y a pas de cantine dans cette école, des élèves de classe supérieurs se portent volontaires pour venir encadrer les plus petits et des adultes référents portant un dossard orange et jaune à bandes réfléchissantes sont chargés de superviser le bon déroulement de la pause.

dimanche 2 mars 2008

Bilan de la semaine

Pour relativiser la portée de cet article, je dois établir le contexte de l'école dans laquelle j'interviens :

Il s'agit d'une école francophone, ce qui signifie que son budget est plus important que les écoles classiques (grâce à la pression exercée par la communauté francophone sur le gouvernement de la province, beaucoup d'argent est accordée au développement de la culture francophone, ... quels râleurs ces québécois, jamais satisfait de ce qu'ils ont !! :o). Par conséquent, ce que vous allez lire n'est pas forcément représentatif de toutes les écoles de Colombie Britannique.

La semaine passée dans la classe de maternelle a été très riche pour moi qui n'avait jamais travaillé avec des enfants de 5 ans.

Ce qui m'a surpris (dans ce que j'ai pu observer):
  • le manque d'activités "académiques", comme la calligraphie (c'est leur première année de scolarisation, mais ils ont 5 ans)
  • les apprentissages sont en grande partie basés sur la mémorisation/restitution (rituels, lectures apprises, comptines, etc.) et peu sur le travail en analogie et la reprise de schéma dans différents contextes
  • le niveau d'exigence faible en matière de langue et de calligraphie, qui est la contrepartie d'un point très positif : laisser parler l'enfant et ne pas casser son envie d'apprendre
  • l'apprentissage de l'alphabet se fait en parallèle de certains phonèmes dans une comptine, ce qui pour moi est source de confusion pour l'enfant : exemple "A dit A, A dit A, Avion, Avion, A, A, A, etc., ... , E dit E, E dit E, Oeuf, Oeuf, E, E, E, etc., ..., W dit [oueu], W dit [oueu], [Ouagon], [Ouagon] (au lieu de [Vagon]), [oueu], [oueu], [oueu]"
Les points positifs que j'ai pu observer:
  • l'aménagement de la classe, très bien adapté aux élèves de cet âge
  • le découpage de la journée en petites séances d'une demie heure maximum
  • l'alternance entre les différents types d'activités : manuelles, motricité fine, chant, mémorisation, activités physiques, sieste, jeux, etc.
  • l'apprentissage du français est transversale et s'appuie sur la communication élève/élève et adulte/élève
  • l'enseignement est centré sur l'élève, qui est actif dans son apprentissage
  • le suivi individuel de chaque élève en difficulté
  • la solidarité au sein de l'équipe pédagogique
  • l'autonomie avancée des élèves (rangement des affaires, entraide, facilité à communiquer)
  • l'entrée dans l'écrit se fait par la lecture d'album (l'élève s'aide de l'image pour accéder au sens)
Ce que je retiens :
  • la liberté de mouvement des élèves
  • le fonctionnement par l'exemple : valorisation de chaque élève pour ce qu'il fait de bien, plutôt que la dévalorisation pour ce qu'il fait de mal.
  • la relation adulte/élève basée sur la confiance et la responsabilisation de l'enfant : ...
... l'enseignant parle à l'enfant en ayant en tête qu'il s'agit d'une personne intelligente, capable de comprendre énormément de choses, d'exprimer ses sentiments, de tenir ses engagements; en cas de problème de comportement avec un élève, l'enseignant préfèrera en dernier recours faire appel à une aide extérieure (plutôt que de s'énerver et risquer de casser le sentiment de sécurité et de confiance qu'on les élèves) et cela sans avoir de visée punitive envers l'enfant, mais plutôt une volonté de résoudre son problème.
  • une école ouverte : les parents entrent dans la classe sans se sentir gênés, plusieurs d'entre-eux se portent même volontaires pour venir seconder l'enseignante en classe, des rencontres sportives sont organisés avec d'autres écoles, on rencontre de nombreux intervenants extérieurs, etc.

Le Festival du bois

C'est déjà dimanche soir, je n'ai pas eu le temps d'avancer dans mon travail, et pourtant je n'ai pas l'impression de m'être laissé aller ...
Vendredi soir, un petit resto coréen, puis pub canadien, avec Karine, Hakim (mon ex-colocataire) et des collègues à lui.
Samedi, sport, ménage, courses, quelques email et recherche sur internet, il est déjà 19h ! Je rejoins Karine, nous mangeons et nous partons avec Danielle pour le festival du bois organisé par la communauté francophone de Vancouver, principalement constituée de québécois : au programme musique traditionnelle ... du Québec !
Sur scène, accordéon, violon, guitare rythmique, basse, congas et podorythmie (rythmes du pied) et chants traditionnels ressemblant fortement aux chants bretons : une voix lead et des contres-chants qui reprennent la première voix et des textes propres aux répertoires traditionnels (joie de vivre, amour, fête, problèmes quotidiens, etc.).
Le groupe est très bon, le public adore, tout le monde chante et danse. Si vous avez l'occasion d'écouter, faite-le, çà s'appelle "La Volée d'Castors"

mercredi 27 février 2008

Terry Fox

La fameuse course de Forrest Gump à travers les Etats-Unis vous savez ? Et bien çà aurait pu être celle de Terrance Stanley Fox (1958-1981) ...

Cet athlète a grandit à Port Coquitlam, juste à côté de Vancouver. Pendant ces études en kinésiologie, un diagnostique révèle qu'il a un cancer des os et il est amputé au dessous du genou droit.

Terry Fox a toujours été persévérant, et pendant sa convalescence, il a l'idée du "Marathon de l'espoir"; une course dont le but est de traverser le Canada pour attirer l'attention et amasser des fonds pour la recherche sur le cancer.

Il commence sa course le 12 avril 1980 en partant de Terre Neuve (côte atlantique) et parcours en moyenne 43 km par jours en courant, avec une jambe mécanique.
Au début, peu de gens ne prêtent attention à lui, mais avec le temps, sa campagne prend de l'ampleur et il commence à ramasser plus de fonds.

Mais après 143 jours et 5373 kilomètres, un nouveau diagnostique atteste que la maladie touche à présent ses poumons et le contraint à arrêter.

Il meurt de son cancer l'année suivante, mais il reste dans la mémoire collective comme un véritable héros national, ayant suscité de nombreuses inspirations à travers le monde et
enseigné dans les écoles.

Aujourd'hui, une fondation portant son nom poursuit son œuvre et organise chaque année un marathon caritatif. Le rêve de Terry Fox était de collecter l'équivalent de 1 dollars par canadien, soit 30 millions de dollars, aujourd'hui il a dépassé les 250 millions.

En 2005,
9000 écoles et prêt de 3 millions d'enfants ont commémorer le même jour le 25ème anniversaire du Marathon de l'espoir, ce qui fût l'un des plus grands événements de l'histoire canadienne, à la suite duquel la Journée nationale Terry Fox des écoles est devenue un événement annuel.



mardi 26 février 2008

Des héros citoyens ...

Une des premières choses qui m'a impressionnée ici, c'est l'emploi du temps des gens que je rencontrais. En effet, de nombreuses personnes cumulent plusieurs emplois auxquels s'ajoute très souvent une activité régulière en tant que volontaire (soupe populaire, parti politique, réchauffement climatique, écoles, aéroports, téléthon, etc.) : je venais de découvrir le dynamisme et l'activisme nord-américain. Bien sûr, tout le monde ne se dévoue par pour une noble cause, mais en à peine deux semaines, j'ai rencontré au moins un exemple pour chacun des domaines sités ...

Peut être est-ce lié à la taille du pays, en tout cas les gens ici n'ont pas l'air d'être effrayé par les grands projets, comme traverser la Russie à vélo, ou faire échouer un essai nucléaire américain en brandissant une banderole à la proue d'un bateau pneumatique (exemples tirés de mes rencontres).

Ou peut être que ce sont tout simplement des exemples concrets de ce qu'on appelle "the american dream", au nom duquel chaque initiative, entreprise ou projet, qui vise à améliorer la vie communautaire ou personnelle (improve your life), est largement encouragée et activement soutenue. Car ici, on encourage et félicite les individus dés leur plus jeune âge pour leurs bonnes initiatives (positive attitude) !

Quoi qu'il en soit, ces différents témoignages ont fait vibrer la fibre militante qui est en moi et m'ont donner l'idée de vous faire connaître les Martin Luther King, Ryan White, Cesar Chavez et autre Elisabeth Cady Stanton canadiens, ces citoyens devenus héros par leur dévouement à la cause et par leur exemplarité (je n'ai volontairement choisi que des américains US, rapport au rêve américain, mais je pense très fort à Gandhi et L'abbé Pierre également!).

Attendez-vous donc dans mes prochains billets à entendre parler de Terry Fox (héros national), Robert Hunter (Greenpeace), Romeo Dallaire (lieutenant-général) et David Susuki (environnementaliste).


lundi 25 février 2008

Première journée à l'école Anne Hébert

Il s'agit d'une école francophone, cela signifie qu'au moins un des parents de chaque élève parle le français, et que tous les enseignements, ainsi que la vie à l'école doit se faire en français.

J'interviens dans une classe de maternelle: ici, il n'y a qu'une année de maternelle, avant c'est le Kindergarten. Marie-Claude, l'enseignante en charge de la classe, s'occupe de 20 élèves de 5 ans.

Dans la pratique, très peu d'élèves parlent français à la maison, et l'objectif ultime de l'école est que les élèves parlent entre eux en français en dehors de la classe.


Il s'agit pour eux d'une première année de scolarisation, c'est pourquoi les activités proposées sont ludiques et l'enseignante fait très attention à alterner les dispositifs et les situations d'apprentissage.

Les élèves travaillent sur la motricité fine (coloriage, découpage, calligraphie, etc.), la reconnaissance de certains mots, la mémorisation de phrases accompagnée d'images, le découpage des mots en syllabes orales.

Voici ce que je retiens de cette première journée. Lorsque je l'aurai analysée un peu plus en détails, je vous parlerai de la pédagogie développée et je prendrai quelques photos de la classe pour vous montrer comment c'est aménagé.

A bientôt

samedi 23 février 2008

Et au niveau professionnel ?

Après une une petite semaine d'adaptation, me voici fonctionnel.

Cette semaine, j'ai suivi des cours à l'Université avec des futurs enseignants qui suivent une formation pour travailler dans des écoles francophones (pour les élèves dont l'un des parents est francophone) ou dans des écoles d'immersion (méthode transversale d'apprentissage de la langue dés la maternelle).

Je suis surpris par la cohérence de la formation avec la notre:

Les savoirs et les méthodes enseignés sont très proches, même si l'approche locale est beaucoup plus axée sur la pédagogie que sur les contenus...
ce qui me semble préférable, car si les contenus changent, l'essence même du métier, qui constitue certainement ce qu'il y a de plus complexe à acquérir, ne change pas.

Exemples intéressants de cours suivis cette semaine :
  • L'échelle de Barrie Bennett (Gestion de la classe)
  • Prise en compte de la diversité culturelle de la classe, dispensé par Jug, fils d'immigrés indiens de la première vague aujourd'hui assistant pédagogique au sein de la formation (témoignage de ce qu'il a vécu en introduction, puis élargissement lors d'un travail en atelier au cours duquel nous devions nous mettre à la place des parents et des élèves, quant à leurs attentes vis à vis de l'école, et aboutissement sur notre positionnement en tant qu'enseignant)
  • travail sur l'étude publiée "Asking the Right Question: the Essence of Teaching" de Selma Wassermann et la taxonomie de Bloom sur les différents types de questions
  • Comment enseigner le français de base (ou Français Langue Etrangère) ? différentes activités orales et écrites, utilisation d'autres langues
  • Intervention de James Chamberlain, enseignant chercheur en Sociologie, sur l'homophobie (témoignage, sensibilisation, outils pédagogiques sur l'acceptation et le respect d'autrui, la prévention de la violence et des différentes formes d'intolérance)
Ma pratique s'inscrit en continuité avec la formation IUFM, puisque la semaine prochaine je vais commencer un stage de 3 semaines en première année de maternelle (5 ans), ce qui, dans la perspective de mon second stage groupé, sera une bonne préparation.

Déroulement du stage:
  • Situation d'observation (3 jours),
  • Intervention sur quelques activités en présence de l'enseignant en charge de la classe (enseignant associé),
  • Prise en charge progressive de la classe, toujours avec l'enseignant associé, qui m'apportera aide et conseils pour la préparation
  • Pendant le stage, je serai visité et évalué par le responsable de la formation, Claude Dionne, par l'enseignant associé et par moi même (auto-évaluation). Les trois évaluations seront ensuite discuté à 3 et validées si tout est cohérent.
Puis, je devrais avoir une semaine de vacances (vacances de printemps du 17 au 22 Mars).

J'enchaînerai ensuite par un nouveau stage qui respectera les trois étapes décrites précédemment, mais je ne sais pas encore quel sera le niveau de la classe et la durée.

Je demanderai également s'il est possible de venir en observation dans un "Kindergarten" pour voir comment est-ce qu'ils travaillent avec les tout-petits (3 et 4 ans).

Pour celles et ceux qui auront lu jusqu'au bout, n'hésitez pas à laisser des commentaires, çà fait toujours plaisir d'avoir un retour, et puis allez voir sur le BV je vais créer un dossier ou je laisserai des documents sur les cours que j'ai suivi.

A bientôt !!

jeudi 21 février 2008

De retour sous les nuages ...

Mes premiers jours ici, je les ai passé dans les nuages, au sens propre, comme au sens figuré.
Comme je vous l'ai dit dans le dernier message ("Le jour le plus long"), il m'a fallu quelques jours pour me reposer de ce voyage et prendre mes marques. De plus, la météo correspondait totalement à mon état d'esprit : nuageux et pluvieux ...

Mais rassurez vous, cela n'a pas duré très longtemps, mercredi 13 février a été une journée très ensoleillée et j'en ai profité pour visiter le centre ville, ce qu'ils appellent ici "Downtown Vancouver" et le quartier chinois "Chinatown" ...

L'agglomération de Vancouver rassemble aujourd'hui plus de 2 millions d'habitants, dont 34 % sont d'origine asiatique (Chine, Inde, Vietnam et Philippines essentiellement). Autant vous dire que Vancouver est un pays d'immigration:

Le pays s'est construit à travers la colonisation du territoire par les européens (anglais et français essentiellement) de 1400 à 1900. Les populations natives (les inuits et les indiens d'Amérique) ont été dépossédés de leurs terres, où ils vivaient depuis des milliers d'années.

Depuis les années 60 et la guerre du Vietnam, en passant par la remise de Hong-Kong à la Chine, Vancouver a connu plusieurs vagues d'immigration provenant d'Asie et semble très bien s'en accommoder : la ville est très dynamique, les minorités (si on peut toujours parler de minorités ...) semblent bien intégrées, et les personnes qui vivent dans la rue sont en majorités des blancs ou des indigènes.

La communauté francophone n'est pas très importante, ses représentants sont essentiellement des québécois. En se promenant dans les rues, on ne pense pas que le pays compte deux langues officielles : l'anglais et le français.


mercredi 20 février 2008

Le jour le plus long

Le jour le plus long pour moi aura certainement été le 11 février 2008.

Ce jour-là, je me suis levé en même temps que le soleil, vers 8h.
Je suis monté dans l'avion à l'aéroport de Francfort à 14h, à destination de Calgary au Canada. Le vol m'a semblé interminable, il a duré environ 9 heures.

Pendant le vol, j'ai vu le soleil disparaître peu à peu derrière l'horizon, mais pas totalement.
Puis curieusement, je l'ai vu réapparaître doucement au fur et à mesure que nous avancions. C'était comme si le soleil fuyait et que nous étions à sa poursuite...

Lorsque je suis descendu de l'avion à Calgary, il était environ 23h en France, mais ici au Canada, il n'était que 16h. Ici, comme tous les jours à cette saison, le soleil se couche vers 18h.

Ce jour-là, j'ai donc vu le soleil pendant 17 heures consécutives !
Rien que pour avoir vécu cette expérience, je suis content d'être parti.

Question pour les élèves de Montesquieu Lauragais :
Si vous étiez le pilote de l'avion, quel chemin vous choisiriez pour aller de Francfort à Calgary?

Après avoir pris un autre avion pour Vancouver, je suis allé en taxi jusqu'à l'hôtel puis j'ai dormi. J'ai eu besoin de quelques jours pour m'habituer au décalage horaire.