lundi 17 mars 2008

Le renforcement positif

Pendant mon observation et ma pratique avec l'enseignante de maternelle et lors des visites effectuées dans d'autres classes de l'école, un élément commun ressort distinctement : le renforcement positif est une pratique courante pour tous les enseignants et même au niveau de l'école.

Avant d'aller plus loin, voici un petit rappel sur le renforcement positif :

Ce dispositif fait partie de la théorie du conditionnement opérant développé par Skinner, concept du mouvement behavioriste qui se distingue du conditionnement classique de Pavlov.
  • Pavlov observe la réaction de l'organisme à un stimulus (le chien se met à saliver à chaque fois qu'il entend la clochette),
  • Skinner observe l'apprentissage qui résulte d'une action en fonction de la conséquence de cette action (le rat apprend à se servir du levier lorsqu'il a faim car il a compris par hasard qu'à chaque fois qu'il actionnait ce levier il obtenait de la nourriture).
Selon Skinner, la conséquence liée à un comportement est appelée :
  • Renforcement si elle vise la répétition de ce comportement
  • Punition si elle vise la cessation de ce comportement
Les deux types de conséquences peuvent être qualifiées de :
  • positives lorsqu'elles consistent à ajouter un stimulus
  • ou négatives lorsqu'elles consistent à retirer un stimulus
Exemples :
  • de renforcement positif : récompenser, féliciter
  • de renforcement négatif : supprimer une punition
  • de punition positive : donner des lignes à copier
  • de punition négative : priver un élève de récréation
Dans chaque classe, le renforcement positif se concrétise tout d'abord par un souci permanent de voir le côté positif de chaque chose. Au lieu de se focaliser sur l'élève qui n'arrête pas de bouger, l'enseignant félicite tous les élèves qui se tiennent bien assis en position d'écoute (assis par terre en tailleur, les mains sur les genoux), par exemple. Et c'est ainsi pour chaque étape de la journée (rangement, retour au silence, travail coopératif, etc.).

Cette pratique fait partie intégrante de la culture locale, elle est même institutionnalisée au niveau de l'école :
Anne Hébert est une école francophone, l'objectif premier de l'équipe pédagogique en matière d'apprentissages est que les élèves parlent en français le plus souvent possible, idéalement entre eux et de manière spontanée. Un dispositif de renforcement positif est organisé au niveau de l'école pour favoriser ce type de comportement. Tout adulte travaillant à l'école a la possibilité de délivrer un billet pour récompenser un élève ayant parlé en français spontanément. A la fin de chaque semaine, les élèves ayant reçu un billet peuvent l'échanger au magasin de l'école contre un objet qui leur fait plaisir. Puis lors de la semaine de la francophonie, plusieurs tirages au sort ont lieu, parmi tous les billets délivrés, et les heureux élus ont de nouveau droit à des cadeaux (livres, matériel de sport et même un ipod!).

Lors de cette semaine de la francophonie, un concours oratoire est organisé au niveau de l'école : les élèves disent un texte, une poésie, une chanson, ou présentent un petit exposé devant un jury et les meilleurs de chaque classe sont sélectionnés pour participer à une nouvelle sélection permettant de désigner les meilleures prestations de l'école, par rapport à des critères bien établis. Une petite cérémonie est organisée dans le gymnase pour récompenser les gagnants du concours, auquel participent toutes les classes de la 4ème jusqu'à la 7ème année (soit du CE2 à la 5ème pour nous).

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